Bison dans la forêt de Białowieża. Photo Herr Stahlhoefer (wikimedia)
« S'il ne reste aujourd'hui que des lambeaux de l'immense forêt primitive européenne, c'est, outre le besoin constant de bois, parce que la puissance végétative de la forêt européenne, qui s'incarnait en génie, nymphe, sorcière, méchant loup, enchanteur, a été associée à des forces surnaturelles et d'approche dangereuse. Vaincre la forêt, la défricher, la soumettre étaient considérés comme des actes de civilisation.
La conscience collective maintient ce modèle culturel, dominé par la peur de la nature. La peur de la forêt et l'ignorance de son fonctionnement transparaissent dans maintes affirmations écrites et orales des agents forestiers en France et en Europe, qui édictent très souvent que la forêt non entretenue court à sa perte, que sans l'homme elle étouffe et cesse de se régénérer.
On aurait cependant tort de négliger l'utilité des forêts primaires, même dans une optique productiviste. »
Annik Schnitzler-Lenoble
Arte propose une série de documentaires qui seront rediffusés la semaine prochaine : « Forêts vierges d'Europe ». Voyage dans un espace encore préservé, du Nord de la Suède aux îles Canaries. Détail et horaires :