Vagabonde au jardin : la clématite (suite)
Photos prises en septembre
Venue des bois proches ? Une clématite sauvage, clematis vitalba. À moins de posséder un parc, il n'est pas raisonnable de la laisser s'installer. C'est une belle liane vigoureuse qui ploie les arbustes et recouvre rapidement l'espace.
Clématite vigne-blanche, clématite des haies, herbe aux gueux, viorne des pauvres sont quelques noms de cette plante commune en France, dans les haies et les bois.
À la floraison odorante ont succédé les fruits soyeux et échevelés. Des akènes. Plumets légers que le vent emportera.
On a longtemps cueilli les jeunes pousses pour les consommer. Elles sont de ces végétaux qui composaient les dinettes des pauvres*. Connaissances oubliées ? Elles relevaient d'un savoir précis. Seule la plante très jeune est comestible.
Fragile frontière de la toxicité que marquera le temps. Les feuilles de la plante à la croissance plus avancée sont irritantes. Ce sont elles qui servaient aux mendiants à ulcérer leurs plaies. Compassion ou effroi ?
Clématite présente sur les chemins des hommes. Témoin de leur misère, gage de leur habileté. Sa tige se prête à l'art des vanniers. Clématite des constructeurs, qui a servi à lier les chaumes.
Herbe conteuse d'histoire, comment se résoudre à la chasser du jardin ?
* Pierre Lieutaghi, La plante compagne (Actes Sud).
2 commentaires:
Très bel article, merci de maintenir le niveau
Oh je n'atteindrai pas l'étage collinéen. Mais votre remarque est très aimable.
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