mardi, mai 11, 2010

Karel Čapek, L'année du jardinier



Attention, ce personnage qui bêche, sarcle, ratisse, sème, taille, tuteure, se courbe, s'accroupit, s'agenouille, observe, s'interroge et s'épuise c'est vous.
Vous qualifiez négligemment ces tâches d'art de jardiner ? La pose est gracieuse et enfin confortable. Fait-elle illusion ? C'est selon. Ceux qui ont lu L'année du jardinier ne seront pas dupes.

Dans un ouvrage en forme d'almanach, Karel Čapek, observe ce curieux spécimen de l'espèce humaine : le jardinier. De janvier à décembre. Au gré des travaux et floraisons.

 « L'homme jardinier est indubitablement un produit de la civilisation et pas du tout de l'évolution naturelle. S'il avait été produit par la nature, il serait fait tout différemment; il aurait des jambes de scarabée afin de n'être point obligé de s'asseoir à croupetons et il aurait des ailes, d'abord parce que c'est plus joli et, en second lieu, pour pouvoir s'élever au-dessus de ses plates-bandes. Quiconque n'en a pas fait l'épreuve ne peut se faire une idée de l'embarras que constituent les jambes pour un homme qui ne sait pas où les poser; il ne peut s'imaginer comme elles sont inutilement longues quand il faut les plier au-dessous de soi pour creuser la terre avec les doigts, et comme elles sont ridiculement courtes lorsqu'on a besoin d'atteindre l'autre côté d'une plate-bande sans écraser un tapis de pyrèthres. »

Ironique et tendre, un grand écrivain tchèque s'amuse de nos efforts et des siens et s'émerveille de la beauté des saisons. L'année du jardinier est devenu un classique. Il est illustré de délicieux dessins. Ceux du frère de Karel Čapek, Josef, peintre et écrivain lui aussi.

Si par extraordinaire vous ne connaissez pas ce livre, achetez-le, offrez-le. Et ne vous arrêtez pas à ce titre.

 
Karel Čapek, L'année du jardinier
Éditions de L'Aube
Traduction : Joseph Gagnaire
Première publication sous le titre de Zahradníkův rok, en 1929.

Je n'ai pas feuilleté l'édition de poche. Problablement une reprise de celle-ci.



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3 commentaires:

Elisabeth.b a dit…

Une page sur le site de Radio Praha, ici .
Sur le même site, un article à propos de l'exposition consacrée à Josef Čapek, qui s'est terminée en janvier : .

Tania a dit…

Oh! Merci - je ne connais pas ce livre et je le note dans mon agenda tout de suite.
Il pleut sur Bruxelles, la ville verdoie de jour en jour.

Nadine Pestourie a dit…

Je viens de le découvrir dans la bibliothèque où je travaille (il s'était caché au milieu des romans, comme une plante discrètement présente mais quasiment invisible). Effectivement, ce petit livre est génial !