dimanche, août 16, 2009

« L'histoire détaillée et fort curieuse du Café »

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Turner : Sheerness as seen from the Nore. Musée des Beaux-Arts de Houston
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À la gloire des hommes, nourrices dévouées de plantules à leurs heures, et des botanistes, fussent-ils amateurs, un texte. Il est extrait de la Notice sur le chevalier de Clieu par M. Louis Du Bois :

« Il paraît que ce fut dès 1720, par conséquent six ans après la réception du Cafier à Paris, que le chevalier de Clieu, qui joignait à son grade de capitaine celui d'enseigne de vaisseau, porta le Cafier à la Martinique, d'où il se répandit ensuite dans les autres Iles-sous-le-Vent. . Les vicissitudes de ce voyage sont dignes d'être rapportées. De Clieu veillait sur les deux jeunes Cafiers que lui avait fait obtenir le docteur Chirac ; il les arrosait avec sollicitude ; on eût dit qu'il pressentait la haute destinée de l'un d'eux. Rien ne put sauver l'autre.

La traversée fut longue ; en vain de Clieu fit-il le sacrifice d'une partie de sa ration d'eau pendant plus d'un mois ; l'un des jeunes arbustes périt ; le second, «qui n'était pas plus gros qu'une marcotte d'oeillet», survécut, malgré la blessure que lui fit un perfide passager. «Cet homme, dit le chevalier de Clieu, dans la lettre que nous venons de citer, jaloux du bonheur que j'allais goûter, d'être utile à ma patrie, et n'ayant pu parvenir à m'enlever ce pied de Café, en arracha une branche». .

Arrivé à la Martinique, de Clieu planta son jeune et frêle Cafier qui, comme il le dit fort bien, lui était devenu plus cher par les dangers qu'il avait courus et par les soins qu'il lui avait coûtés. Au bout de dix-huit ou vingt mois, il obtint une récolte abondante, qui lui facilita les moyens de multiplier le précieux arbuste, au point d'en pourvoir assez abondamment la Guadeloupe et la partie française de St.-Domingue. En moins de trois ans, on comptait par millions les Cafiers de nos Antilles. » .

Source :
DU BOIS, Louis (1773-1855) : Notice sur le chevalier de Clieu, et bibliographie du café.
Numérisé par S. Pestel pour la collection électronique de la Bibliothèque Municipale de Lisieux (20.X.1999)
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2 commentaires:

JEA a dit…

Gloire aux jardins et aux chemins qui s'ouvrent au monde.

claire a dit…

intéressant, merci