Ellébores, hellébores sous la halle

Merci à Mathieu qui m'a aidée à rendre la fleur bien visible.

Une partie du marché est réservée aux petits producteurs. Certains disposent leurs légumes sur une simple table de camping. Quelques trésors du jardins, des œufs, des herbes.

Les prix sont si raisonnables... viennent-ils pour vendre ou pour le plaisir d'échanger des paroles ? J'aime leur fierté quand une exclamation m'échappe : " oh, que ces salades sont jolies !" Non, ce n'est pas flatterie. Laitues fraîchement coupées, un peu de terre est encore visible. Minuscule limace dans le rôle de l'Appelation d'Origine Contrôlée. Aussi fiable qu'une étiquette. Plus agaçante ? Question de point de vue.

Ici on fit jadis un méchant procés -tout verbal, rassurez-vous- à une charmante vieille dame. Non ses scaroles n'étaient pas authentiques. Le plus distrait ou le plus myope en voyait immédiatement la provenance : le super-marché.

S'était-elle fatiguée de travailler la terre, de se baisser ? Elle nous avait offert, d'une saison à l'autre de si beaux légumes. Ne méritait-elle pas notre reconnaissance ? Elle cherchait moins à nous tromper qu'à conserver sa place. Elle ne pouvait se passer de ce marché, des bavardages avec les clients. Elle apportait toujours ces beaux bouquets improvisés, deux ou trois fleurs et des feuillages sauvages. Pourquoi quelques esprits chagrins crurent-ils utiles de jouer les experts es laitue ? Sombres crétins herbivores.

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Dimanche, merveille, ces hellébores pourpres mêlês à deux branches de lilas blanc. Celle qui me les a vendus était à juste titre très fière. Et contente d'avoir trouvé une variété à la floraison plus tardive. J'ai aimé la façon dont elle m'a annoncé : elles ne sont pas blanches, mais c'est ce qu'on appelle des Roses de Noël. Leur vrai nom est Hellébore.