« Qui pourrait me rendre la solennité puérile des jours de l’An d’autrefois ?»
Colette, extrait de La Chambre éclairée (1921)
Qui pourrait me rendre la solennité puérile des jours de l’An d’autrefois ? La forme des années a changé pour moi – durant que, moi, je changeais. L’année n’est plus cette route ondulée, ce ruban déroulé qui, depuis janvier, montait vers le printemps, montait, montait vers l’été pour s’y épanouir en calme plaine, en pré brûlant coupé d’ombres bleues, taché de géraniums éblouissants, – puis descendait vers un automne odorant, brumeux, fleurant le marécage, le fruit mûr et le gibier, – puis s’enfonçait vers un hiver sec, sonore, miroitant d’étangs gelés, de neige rose sous le soleil… Puis le ruban ondulé dévalait, vertigineux, jusqu’à rompre net devant une date merveilleuse, isolée, suspendue entre les deux années comme une fleur de givre : le jour de l’An…
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Nostalgiques ou joyeux, je souhaite à tous une belle et douce année.
2 commentaires:
Merci pour ce bel extrait et pour vos voeux, Elisabeth. Bonne et heureuse année.
Merci de vos vœux Tania. Si heureuse de vous lire.
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