mercredi, août 05, 2009

Éloge des vagabondes

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« Elles se déplacent en silence à la façon des vents. On ne peut rien contre le vent. En moissonnant les nuages, on serait surpris de récolter d’impondérables semences mêlées de loess, poussières fertiles. Dans le ciel déjà se dessinent d’imprévisibles paysages. »
Gilles Clément . .

Quatrième de couverture : .

Pavot de Californie, rhubarbe du Tibet, grande berce du Caucase, renouée du Japon... Portées par le vent, par les animaux ou sous la semelle de nos souliers, les plantes vagabondes ont conquis, avec témérité et vitalité, nos jardins, nos talus, nos friches. Elles n'ont pas bonne presse. On les appelle mauvaises herbes, fleurs sauvages et elles sont trop souvent interdites de jardin. Au nom de la diversité ou au nom du passé, écologistes intégristes et conservateurs extrémistes se retrouvent pour les déclarer ennemies, pestes, envahisseuses. Sont-elles si dangereuses et, surtout, à qui la faute ?
. Gilles Clément, un de nos plus célèbres paysagistes, inventeur du Jardin en mouvement où il cultive avec bonheur ces plantes aux noms exotiques, a choisi de faire ici leur éloge. Il nous raconte leur histoire, leurs origines, comment il les a rencontrées. Il nous explique aussi comment l'homme, les désherbants, le béton, les défrichages et les cultures industrielles, ont permis à ces vagabondes de s'installer et de se développer. Conjuguant les talents du jardinier et de l'écrivain, il nous offre, pour prendre la défense du brassage planétaire, un livre où la polémique, la botanique et la poésie se mêlent.

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Eloge des vagabondes. Herbes, arbres et fleurs à la conquête du monde.
Gilles Clément
Éditeur : Nil (2002)
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5 commentaires:

JEA a dit…

"Vagabondes, mauvaises, sauvages, interdites, dangereuses..."
Autant de préjugés, de jugements de valeurs. Collés au front de plantes par anthropomorphisme...
A propos des "vagabonds", j'ai eu professionnellement à les écouter longuement. Quand dans les prisons belges, la loi les enfermait derrière les barreaux pour n'avoir pas eu 20 FB en poche...
Réponse d'une société réputée civilisée à ceux qui avaient des "semelles de vent" : les priver de liberté pour leur apprendre à ne pas avoir de domicile fixe (au garde-à-vous ?)et un portefeuille bien garni mais sans odeur...

Elisabeth.b a dit…

Oui préjugés. Difficile équilibre aussi. Il arrive que des espèces étrangères menacent réellement l'existence de plantes indigènes. Mais je crains que le mot vagabond ne reflète le plus souvent que les préjugés.

J'aimais bien chemineau. Il disait les chemins, quand les provinces portaient un nom. Il n'avait guère meilleure réputation.

Un ouvrage de la comtesse de Ségur porte ce titre. Miroir d'une société où les hiérarchies sociales ne se masquaient pas. Les temps n'étaient pas moins cruels, mais moins hypocrites.
Le point départ : un incident. Une petite demoiselle qu'un vagabond corrige de son impertinence. Non par haine, il agit avec cette enfant comme il l'aurait fait avec sa propre fille. Sacrilège.

Un extrait éloquent :


LE BARON, avec colère. - C’est un gredin, et, s’il ose jamais se présenter chez moi, je ferai lâcher mes trente chiens sur lui.

MADAME D’ORVILLET. - Vos trente chiens mettraient le pauvre homme en pièces, et vous vous feriez une mauvaise affaire.

LE BARON, avec surprise. - Avec qui donc une affaire ?

MADAME D’ORVILLET, sèchement. - Avec le procureur impérial.

LE BARON, avec dédain. - Pour un manant de cette espèce ?


Comtesse de Ségur, née Rostopchine : Le chemineau
On peut trouver le texte intégral en ligne

Jean Pierre J. a dit…

J'accueille actuellement sept de ces vagabondes dans mon jardin; du moins celles identifiées ici.

Elisabeth.b a dit…

Vos vagabondes doivent attirer les papillons.
Ce site est très bien fait. Elles y sont incognito ?

claire a dit…

Merci pour ce vent de fraîcheur !!