mercredi, novembre 12, 2008

mardi, novembre 11, 2008

Des feuilles pour protéger les massifs

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La pluie est si fine qu'elle estompe les contours à la façon du brouillard. Mais les nuances de couleur restent perceptibles. Aujourd'hui c'est une bande verte qui tranche joyeusement entre terre labourée et champ. Hier elle se remarquait peine.
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Pluie qui n'empêche ni de se promener ni de penser au jardin.
Aulne, noisetiers, pruniers sauvage, chêne, tilleul : récolte de feuilles. Amassées sur une épaisseur de 4 à 5 centimètres, elles protégeront les plantes cultivées. Isolantes, avant de devenir humus. Les vers de terre s'y emploieront.
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Au jardin, les feuilles mortes contribuent à la qualité du sol. Pour hâter leur décomposition, on peut s'aider d'une tondeuse (à gazon, naturellement).
Pourquoi soupirer , les maudire, leur faire la chasse ? Il y a le temps de la contemplation, quand elles égaient la terre de leurs coloris. Puis celui du repos : le vôtre surtout. Elles, elles se tranformeront. Dégager une allée, un chemin suffit. Seules les feuilles provenant d'un arbre malade doivent être brûlées.
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Un jardin modeste, particulièrement en zone rurale, se doit-il de garder verte pelouse ? Se prend-t-il pour un green ?
Et ce plaisir : soulever avant le printemps une litière de feuilles pour apercevoir de jeunes tiges bien droites, qu'en faites-vous ?

Toits de branchages

. Autre guerre, terrible, mais entre soldats, les armes à la main. La guerre dans les bois. Ici la forêt d'Argonne, en octobre 1914 . 

« Pluie, boue, froid, insomnie, faim et soif, isolement, balle, obus. Voilà nos ennemis rangés par ordre de valeur décroissante. La pluie sournoise et lentement cruelle approche. Je la sens rôder dans l’air ; sa robe grise de nuages traîne sur la forêt ; on dirait qu’elle hésite, cherche une place où se poser, joue avec nos craintes.
Un grand silence, un léger tintement ; c’est elle qui tombe. J’entends son premier bruissement sec sur les feuilles des arbres, sur les feuilles mortes, sur le toit de branchages à demi séchés dont nous avons recouvert nos tranchées... Elle tombe à petit bruit, régulière, faussement timide comme versée d’une lente inclinaison par une main prudente... Cela ne sera rien. Une demi-heure plus tard - A petit bruit, tenacement, les gouttes tombent. Elles ne sont ni plus ni moins nombreuses que tout à l’heure, mais le bruit qu’elles font en touchant terre est moins sec, car elles ont progressivement pénétré les feuilles vives, amolli les feuilles mortes, imbibé nos toits de branches. Elles coulent en un long pleur le long des troncs des arbres, avivent leurs couleurs, dégagent les verts et les noirs... »
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André Fribourg . . Ce texte est extrait d'une publication du 23 janvier 1915 de l'hebdomadaire "L'Opinion", sous la rubrique intitulée "Sur le Front". Elle est reproduite sur le site Grande guerre.

dimanche, novembre 09, 2008

« Je traverse maintenant une forêt de bouleaux... »

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« Je traverse maintenant une forêt de bouleaux, une forêt allemande. Tu sais, Edith, combien j’avais envie de découvrir ces paysages, mais lorsque je vois monter au-dessus de la cime des arbres d’épaisses nuées de fumées, je tressaille. Je me demande si ce ne sont pas des synagogues qui brûlent, même des hommes. »
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Paul Celan, extrait d'une lettre à Edith Silberman
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C'est le matin du 9 novembre 1938 que Paul Celan avait commencé un long voyage. La nuit qui venait : Kristallnacht, Pogromnacht.

jeudi, novembre 06, 2008

L'herbier du docteur Antoine Bras (XIXe siècle)

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Médecin et botaniste, Antoine Bras a réalisé au fil du temps un herbier exceptionnel. De 1789 à 1928 il a récolté 100 000 échantillons botaniques, sur les chemins du Rouergue , du Lot, du Quercy et dans les départements limitrophes.
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Une documentation unique, d'une grande beauté et riche d'enseignements . Sa place est dans un museum. L'herbier sera mis en vente, aux enchères publiques, le samedi 15 novembre à Rodez par Maître Falabrègue. Souhaitons que des scientifiques puissent en faire l'acquisition.
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Je me souviens un jour, feuilletant une revue de décoration, avoir découvert qu'un herbier du XVIIIème servait de mur d'ornement. Les planches, certes disposées avec goût et protégées, avaient été élevées au rang de papier peint de luxe. Plantes captives qui n'apprenaient plus qu'à quelques uns, s'ils s'en souciaient, où et en quelle saison elles poussaient jadis.

L'élégance de ces herbiers anciens, tiges soigneusement séchées et posées sur un papier blanc ou ivoire, est simple à retrouver. Surtout ne chercher aucun effet, la beauté des fleurs et des herbes méprise l'artifice. Leurs lignes parlent d'elles-mêmes, inscrivent leur mouvement.
De simples indications, celles dont on est sûr, écrites sur une étiquette ou dans le coin de la page.


L'herbier du docteur Bras ne craint pas ce curieux recyclage. Mais sa place est dans une collection scientifique. Catherine Gil, qui l'a expertisé, Jean-Pierre Jacob qui le précisait dès octobre sur le site Lot Nature Botanique, sont de cet avis. Comme, n'en doutons point, de nombreux botanistes, des amateurs et tous ceux qui souhaitent que les enseignements donnés par ces pièces remarquables soient accessibles à tous. C'est l'héritage d'une vie d'observation et de recherche, celle d'un homme décrit comme le


« vrai père de la botanique aveyronnaise, savant modeste et consciencieux, il herborisa dans tout le département de l’Aveyron pendant un demi siècle »


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Documentation sur la toile :

Le site de la vente où vous pourrez écouter Catherine Gil dans un entretien réalisé par Capucine Bordet. Le savoir d'un expert n'ignore pas la sensibilité. Quelques minutes pour évoquer, avec bonheur. Pensez à regarder en mode plein écran.Tela Botanica
Lot Nature Botanique


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