dimanche, décembre 27, 2009

Bestioles, Jephan de Villiers





Samares, fragments d'écorce, bogues, racines...
Les ailes fragiles se sont posées sur une brindille.
Un bestiaire né de la forêt avance sur le sentier. Diagonale devenue chemin. Il mène à l'Arbonie ?
Sur la dernière page, feuille, terre, racine, le bois a pris corps. Le visage couleur d'ivoire pâle, un personnage du peuple nomade attend.
Guide, sentinelle, témoin. 

 
Jephan de Villiers
Bestioles ou Bestiaire pour un enfant-roi
Éditions Grandir

jeudi, décembre 24, 2009

À La Réunion, « Des Plantes et des Hommes »

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Branche de Bois-joli. Comme les autres photos, elle est extraite du dosssier de presse.

Le soin porté à présenter l'ouvrage est à l'image du travail remarquable qui a donné naissance  au livre. Sans ambition scientifique soulignent les auteurs. Mais quelle belle exigence. 
Observations et savoir-faire traditionnels sont riches d'enseignement. Confrontés aux connaissances actuelles, ils permettent de les affiner. Comme de s'émerveiller de l'ingéniosité et de l'intelligence des hommes qui ont su, au cours des siècles, choisir les plantes qui leur portaient mieux-être ou agrément.

Que « Des Plantes et des Hommes », premier titre d'une nouvelle collection,  rencontre un beau succés !


 Extrait de la présentation :

« Ce livre est une découverte de ville en ville des lieux où poussent les [plantes médicinales et aromatiques] de La Réunion et des hommes qui les connaissent.
Le lecteur y découvrira autant l’usage et les propriétés de ces plantes que les sols où plongent leurs racines et vivent ceux qui actionnent les outils qui les exploitent.

Nous n’avons pas eu d’ambition scientifique à proprement parler en réalisant l’ouvrage, mais les informations qui le sont ont toutes été évaluées par des experts faisant autorité.

Les nombreuses rencontres avec les spécialistes en tous genres ou toutes plantes, ont toutes été d’un grand enrichissement pour notre équipe et nous avons cherché à restituer l’ambiance de ces échanges dans les textes qui illustrent les photos et infogravures du livre.

Botanistes, universitaires, pharmaciens, tradipraticiens, tisaneurs ou guides ont apporté leurs connaissances à cet ouvrage. Lequel a vocation à informer le public sur l’aspect et les propriétés des plantes présentées, ainsi que de renseigner sur les lieux où l’on peut les voir pousser, distiller ou transformer.

Aujourd’hui, tout paraît souvent très simple, voire trop. Et la plupart du temps, l’on s’imagine qu’une requête sur le WEB peut répondre à toute interrogation. »

(...)

 
Suite sur le site de Kréotel (Saint Pierre de La Réunion)




Des Plantes et des Hommes

Éditions K
Auteurs : Céline Quoniam et Pasqual Porcel
Photos : Tino
Illustration : Thibault Quernet
Mise en page : Kreotel
Imprimé à La Réunion par Graphica






lundi, décembre 21, 2009

Le voyage des plantes... dans l'espace



Plants dans un jardin. Photo LoopZilla

C'est une pomme de terre péruvienne qui fera partie du régime alimentaire des astronautes russes lors d'un prochain vol. Pour ses qualités, pour leur offrir « un aliment, agréable au goût, pouvant être ressemé.»

Car elle se promènera aussi sous forme de tubercule. La pomme de terre andine change d'altitude.

Source : Techno-sciences




lundi, décembre 14, 2009

L'Herbier du monde





L'Herbier du monde : Cinq siècles d'aventures et de passions botaniques au Muséum d'histoire naturelle


Encore un très bel ouvrage, « un ouvrage de référence [qui ] dévoile les trésors de la plus belle collection d'herbiers du monde, conservée au Muséum national d'histoire naturelle. Plus de trois cent cinquante documents en couleur, inédits dans leur grande majorité, commentés par quarante auteurs spécialistes.

Un voyage autour du monde, de l'herbier de Rousseau qu'il constituait « pour oublier la méchanceté des hommes » à celui de Théodore Monod, celui d'un quidam parti chercher l'or du Klondyke et revenu avec des fleurs entre des pages, un herbier des colonies, celui de la servante de Bougainville, celui de Jehan Girault (constitué en 1558, il est le plus ancien de la collection du Muséum), celui d'un missionnaire ou d'écoliers herborisant pour la « leçon de choses » qui doit devenir « leçon par les yeux » (Source CNRS)



Belle et éphémère nouvelle : une librairie en ligne, mais qui travaille également avec des libraires bien présents en leurs villes, le propose à un prix extravagant. Ne doutez pas des vertus de l'extravagance, lisez plutôt ceci



L'Herbier du monde
Ouvrage collectif sous la direction de Philippe Morat, Gérard Aymonin, Jean-Claude Jolinon
Éditeur actuel : L'iconoclaste



samedi, décembre 12, 2009

Les tacuinum sanitatis

Tacuinum Sanitatis * : Salvia. Image ci-dessous : Mandragora officinarum (détail)


Les Tacuinum sanitatis sont des manuscrits. En latin médiéval leur nom signifie  « tableaux de santé ». Leur source : le Taqwim as-sihha d'Abu’l Hasan Ibn Butlan, médecin chrétien qui vivait à Bagdad, au XIe siècle. L'ouvrage regroupait, sous forme de tableaux, des conseils pour se maintenir en bonne santé. En soulignant le rôle l'alimentation. Les végétaux y occupent une place importante.

Le précieux Taqwim as-sihha ne comportait aucune illustration. Celles des manuscrits sont splendides. Les textes eux sont souvent très limités,  voire fantaisistes.
Méconnaissance de l'arabe, notions de botaniques très variables, traduction non d'après l'original, mais de sa traduction en latin... qui elle-même avait pris des libertés : ce n'est qu'en 1990 que sera éditée une version plus rigoureuse.

Si l'identification de certaines plantes dépend du savoir ou de l'imagination de l'enlumineur, ces pages sont riches d'enseignement. Scènes de la vie quotidienne, façon de mener les cultures, de se nourrir, temps des récoltes, la vie s'écoule au rythme des saisons.


Il est aisé de trouver sur la toile des reproductions de certaines scènes. Utiles pour s'informer, dessiner ou apprendre. Reflets qui ne sauraient remplacer un ouvrage. Et, puisque voici revenu le temps des fêtes et le bonheur d'offrir de beaux livres, en voici un : « L'art de vivre au Moyen Age ». Il reproduit en fac-similé l’intégralité du Tacuinum sanitatis conservé à la Bibliothèque nationale d’Autriche, un manuscrit d'Italie du Nord réalisé à la fin du XIVe siècle.




L'art de vivre au Moyen Age
Auteurs : Daniel Poirion (professeur honoraire à la Sorbonne) et Claude Thomasset (professeur de langue française du Moyen Age à la Sorbonne)
Éditeur : Le félin (Octobre 1995)



* Il est plus facile de trouver une image que d'en connaître la source. Même sur les sites universitaires. De quel tacuinum celles-ci sont extraites ?




mercredi, décembre 09, 2009

Des femmes botanistes au XIXe siècle, en Colombie-Britannique

Merci à Daniel Mosquin qui m' autorisée à reproduire cette photo de la collection Davidson. Étudiantes de l'Université Botanie. Diapositive sur verre

Fait remarquable : dès le début du XIXe siècle deux importantes société d'histoire naturelle de Colombie-Britannique ouvrent leur porte aux femmes en abolissant toute discrimination. La Natural History Society et la Vancouver Natural History Society.
Auparavant, comme en Europe, elles avaient participé à de nombreux travaux, mais la sphère publique leur restait interdite.

Parmi elles,  deux sœurs : Susannah Moodie et Catherine Parr Traill. La reconnaissance de leur travail a-telle un lien avec leur notoriété en tant qu'écrivains ?
Simple question posée.

Leur itinéraire, comme celui de Mary Jane Gruchy et de Julia Wilmotte Henshaw, est retracé sur un site consacré au botaniste canadien John Davidson.

Un site très riche, qui offre de nombreuses resources. Une simple animation et la confection d'un herbier est évidence. Pour la compléter : des explications précises.
Avec humour, des documents sonores - délicieux accent canadien - évoquent « la poigne de fer de Gruchy », ou les règles de la décence qui imposaient aux femmes des tenues assez peu adaptées aux expéditions botaniques. Première conquête : le bloomer. Puis triomphe : le pantalon.
Anecdotique ? Non. Les interdits passent aussi par le vêtement. Certains sont entraves.

 
À écouter : « Brink évoque certaines photographies de Davidson »  ♪♪♪
La page  Femmes botanistes du site Botany John :

L'image ci-dessus : Westove, domaine familial des Traill (Écosse). Archives nationales du Canada, domaine public. Elle a été choisie parmi de nombreux documents,  dont une biographie de Susannah Moodie et Catherine Parr Traill : ici.





samedi, décembre 05, 2009

La botanique des dames



Manet : Lettres à Isabelle, Méry et autres dames


À Donna d'Éoliennes, qui d'un question m'apprit une fonction.


«Rien ne saurait, en effet, mieux s'allier que la femme et les fleurs ; aucune harmonie n'est plus suave et plus gracieuse ; la femme qui s'est toujours vue représentée par une fleur, dans tous les temps, dans tous les pays, par tous les poêles [un typographe distrait ?], la femme qui n'est que dévouement et amour, comment n'aimerait-elle pas ces êtres délicats comme elle, comme elle doués d'un beauté ravissante et d'une grâce enchanteresse, ces êtres qui demandent, comme ses enfants, les soins de tous les moments et l'attention la plus soutenue. »

On me pardonnera cette publicité tapageuse.  La modestie figurant au nombre de nos merveilleuses qualités, le lecteur peut imaginer comme il m'en a coûté de citer.

Ce passage est extrait d'un discours prononcé le 11 mars 1858 par Monsieur Charles Morren à la Société Royale d'Horticulture de Liège. Il en était alors le Président honoraire.
Si son langage reflète les perceptions d'une époque, on admettra qu'il existe préjugés moins tendres.

Sous les mots fleuris : une reconnaissance. Un botaniste salue l'apport des femmes à une science qui adopta longtemps avec elles une attitude ambiguë. Elles n'étaient pas tenues  à l'écart de son étude, mais n'y avaient qu'une place d'invitées.  Invitées à partager un savoir, mis à leur portée, parfois simplifié.  Comme on adapte un récit complexe à l'intelligence d'un enfant ? 
Tels étaient les usages.


vendredi, décembre 04, 2009

La vigne-vierge résiste au vent...





La vigne-vierge résiste au vent. La pluie avive les couleurs. Un vent du Nord très gai dans une rue minuscule.
Si la terre n'est pas détemprée, s'il n'a pas encore gelé, il est toujours possible de planter les bulbes de printemps. Les jardineries commencent à les solder. Attention : bien vérifier leur qualité.

Pour choisir l'emplacement des crocus sur l'herbe (ou la pelouse, dans les jardins chics) la méthode la plus simple donne le résultat le plus harmonieux : on jette les bulbes et on les plante là où ils sont tombés. Façon semeuse, mais point auguste.  Le geste se doit d'être léger.

Les feuilles (saines) n'attendent que d'être rassemblées. Elles protégeront les massifs durant l'hiver. Le paillis se transformera en partie en terreau.
S'il recouvre des semis, on peut, de temps à autre, aller regarder leurs progrès. Minuscules pousses qui se développent sous les feuilles. Un des spectacles réjouissants de l'hiver. Le repos apparent masque le renouveau.