mardi, octobre 27, 2009

Le Jardin botanique d'Erevan : entre abandon et convoitises, un espace précieux menacé.

. Entrée du jardin botanique. Photo : Berezni
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Créé en 1935, le Jardin botanique abrite un Institut et des collections végétales. Clématites, sorbiers, conifères, pour n'en citer que quelques unes. Parmi les représentants de la flore locale, une variété de hêtre, des chênes : Fagus sylvatica, Quercus macrantha, Quercus ibirica.
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Flore si riche d'Arménie, des champs de blés sauvages aux variétés d'iris rares. Un jardin botanique ne peut l'enclore. Mais il n'en est pas moins unique, nécessaire. On retrouve le nom de celui d'Erevan sur les listes des grands conservatoires internationaux. .
Lieu d'étude, d'observation, de promenade, beauté offerte aux visiteurs. Mais aussi espace négligé par les pouvoirs publics. Les jardiniers y sont moins nombreux. Les vitres des serres brisées ne sont pas remplacées. Pour prendre soin il faut des moyens matériels suffisants.
Pour Gagig Movsesyan, directeur de recherche, ce manque de crédits est volontaire. L'espace ouvert (et utile) à tous pourrait un jour se transformer en espace privé réservé aux plus fortunés.
Espérons que ce projet cynique n'aboutisse jamais, que le refus se dise au-delà des frontières.
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Les jardins et les instituts botaniques jouent un rôle essentiel dans la préservation des plantes. Ils sont sources de connaissance. Ils témoignent de la diversité végétale. Ils ont su la protéger. Avant même que nous ayons conscience de sa fragilité. Abandonner le Jardin d'Erevan serait y renoncer un peu plus. Bien au-delà de cette terre d'Arménie que chantait Éghiché Tcharents :
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J’aime notre ciel obscur, les sources limpides, le lac de lumière, L’été torride, l’auguste tempête-dragon soufflant de l’hiver, Les murs noirs de misère de nos maisons perdues dans la nuit, Et de nos millénaires cités antiques, — j’aime la pierre.
. Éghiché Tcharents. Éloge de l’Arménie.
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Source :
Armenian Botanical Gardens Looking to Blossom. Article en ligne ici.
Les vers de Tcharents ont été empruntés à Esprits nomades. Sur la page Missak Manouchian.
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Illustrations :
Le mont Ararat, tableau de Gevork Bashindzhagian. Musée National des Beaux-Arts d'Erevan.
Serre dans le Jardin botanique d'Erevan. Septembre 2009. Photo de Kolja Epop.
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dimanche, octobre 25, 2009

Pluie

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Douce comme une pluie de printemps. Le long de la ligne sombre, un ruisseau. À peine plus rapide. Une pluie fine et paresseuse. L'air est tiède. On s'étonne presque de trouver des châtaignes.
Plus loin les champs.
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vendredi, octobre 23, 2009

« Le paysagiste reconquiert des fragments de ville pour apporter la nécessaire poésie utile aux hommes »

.Burkea africana. Photo : Rotational.

C'est du Mali que nous vient cette belle défense de la profession de paysagiste. Dans un article qui rappelle les connaissances et les savoir-faire nécessaires pour l'exercer. Et, bien au-delà, exprime des exigences qui sont bonheur à lire.
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Si au Mali les paysagistes ne sont pas encore reconnus et sont exposés à la précarité, qu'en est-il en France ? Quelques noms prestigieux. Mais chacun peut s'approprier le titre. Jardinier était plus modeste et tout autant respectable.
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On ne s'improvise pas paysagiste. Ce que défend C. A. Dia : un art et une nécessité :
« Aujourd’hui l’espace de vie convient de moins en moins bien aux humains qui l’occupent ».
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Pour illustrer ce plaidoyer, une photo. Un homme est accroupi au milieu de végétaux. Attentif. Il choisit ? Il observe ? Une certitude, il prendra le temps nécessaire.
Je souhaite à ce texte de nombreux lecteurs : Le blues des paysagistes (L'Essor du 6 octobre 2009)


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Rectificatif, septembre 2010 : l'article est publié maintenant sur le site Malikounda. Une photo différente l'illustre.

Rectificatif, août 2016: comme les plantes qui se resèment, voici l'article sur une autre page, Maliweb.

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dimanche, octobre 18, 2009

Les coloris d'automne et la fraîcheur des nuits

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Certains automnes les feuilles passent du vert au brun, puis tombent. Sans s'être nuancées d'autres coloris. La sécheresse n'en est pas nécessairement la cause.
« La façon dont les teintes apparaissent dépend de la température des nuits au début de l’automne. »
« Si l’arbre est «surpris» par des températures qui passent brusquement au-dessous de zéro, les feuilles changent rapidement et prennent de belles couleurs. Si le temps est doux, en revanche, elles tournent lentement et deviennent brunes.»
Extrait d'un article du quotidien suisse Le Temps : La chaleur ternit l'automne (30 septembre 2009). Les archives du journal sont accessibles à tous. Il suffit de s'enregistrer. C'est ici.
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jeudi, octobre 15, 2009

À Lod, sous la mosaïque la mémoire des pas

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Mosaïque de Lod, détail. Source : Israel Antiquities Authorithy .
Les belles coïncidences. L'actualité m'attache aux mosaïques et me mène en Israël. Vers une autre merveille : la mosaïque de Lod. Elle date aussi du IIIe siècle de l'ère courante. La beauté et l'émotion. Celle d'une découverte que la presse annonce aujourd'hui. . Les archéologues chargés du transfert de la fresque ont trouvé sur le support de plâtre les traces de pas. Empreintes laissées il y a 1700 ans. Pieds nus ou sandales, passage marqué. Signatures humaine qui ne cherchait pas à s'inscrire. Mais émouvantes. Comme les contours des mains couleur d'ocres sur les parois des grottes. . Est-ce un lièvre qui s'aventure dans les raisins ? Je lui souhaite de belles vendanges. . . Pour s'informer : - un article sur le site du Département des Antiquités d'Israël, en anglais. Il présente la mosaïque, au deux tiers de la page environ, ici. - un article sur le site du Ministère des affaires étrangères, toujours en anglais, relate la découverte des empreintes de pas : . . . .

mardi, octobre 13, 2009

Des mosaïques racontent saisons et travaux. St Romain-en-Gal

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. Seize motifs de la fresque de Saint Romain -en-Gal. Détail. Merci à J F Bradu qui m'a autorisée à utiliser ses photos
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Nostalgie de pages absentes, de lectures attendues. Alors j'ai suivi un mot. Il avait perdu une lettre en chemin. Mais ce n'était pas le premier venu. On pouvait l'écrire et faire chanter des sonorités familières : mosaïques.
Un mot pour guide et une recherche. Côté chemins, côté jardins. Recherche de motifs végétaux. Ils sont souvent utilisés, comme ornements. .
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Trois syllabes pour toute logique. Se fier à l'harmonie des mots. Celui-çi m'a menée vers une merveille. Au lieu des motifs décoratifs attendus, un calendrier agricole. Il raconte le temps des hommes, leurs travaux et les saisons.
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Au IIIe siècle de l'ère en cours, des tesselles de verre, de marbre et de calcaire gardent la mémoire des gestes : transport du fumier, tressage des paniers, greffe des arbres, ramassage du bois, cueillette des pommes...
Drapé de bleu l'hiver chevauche un sanglier. Force d'une saison. Sous le repos apparent, la terre protège les germinations à venir.
Simple remarque qui ne saurait être commentaire de l'œuvre. Bonheur de saluer animal si remarquable, de le trouver là.
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Splendide mosaïque exposée au Musée des Antiquités Nationales, au château de Saint Germain-en-Laye.
Sur la toile une page donne un aperçu de sa beauté. Présentée avec soin, avec goût et donnant avec clarté les informations nécessaires. L'auteur a la sagesse (la courtoisie ?) de ne pas surcharger son texte de références nous renvoyant... à notre ignorance. Pour beaucoup d'entre nous la Gaule du IIIe siècle n'est que souvenir d'un apprentissage. Un ignorant peut être ébloui. Le désir d'apprendre emprunte tant de chemins.
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La voici, pour faire les premiers pas : sur le site de Jean-François Jaru. Pour découvrir, approfondir si on le souhaite*, prendre le temps nécessaire. À chacun d'en décider. C'est ici.
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Le Musée des Antiquités Nationales propose de nombreux documents à télécharger.

dimanche, octobre 11, 2009

Écorces, suite...

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Lignes verticales que soulignent les mousses et les lichens. Journée grise et douce d'automne. .
Rituel de saison, le vin bourru et des noix. Elles sont encore un peu fraîches. Comme les noisette trouvées dans les bois.
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vendredi, octobre 09, 2009

Écorces

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Elles varient à l'infini. Il existe de beaux ouvrages, s'attachant aux espèces exotiques. Mais les écorces des arbres les plus familiers dessinent des mouvements inattendus . Bruns, gris et verts s'y nuancent à l'infini.
Seulement regarder. Dans les jardins, les rues des villes ou sur les chemins de campagne. .
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jeudi, octobre 01, 2009

Cette fleur qui tremblait en haut d'un chapeau... Le mime Marceau

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« Depuis le départ de Marcel Marceau pour un autre monde du silence, plus qu’une étoile, un univers s’est éteint…»
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Valérie Bochenek, Présidente de l’association « Un musée pour Bip ».
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Marcel Mangel, entré dans la clandestinité sous le nom de Marcel Marceau. Passeur d'enfant. Sauver des vies. Puis du nom de l'ombre enchanter le monde.
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Nul ne peut dérober aux peuples leurs émerveillements. Mais un État peut agir contre la volonté même d'un immense artiste : vendre ses biens comme on le fit en mai. Puis, comme il se prépare, disperser costumes, objets de scène et archives, au lieu de les rassembler « en un lieu unique dédié à l’art du Mime, dans le but d’offrir et de partager [cet] art avec le plus grand nombre.»
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Une association à rejoindre, à aider : Un musée pour Bip, ici. Des pages à lire sur le site de la Maison de Sèvres
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