lundi, juin 22, 2009

Du verre, de l'eau et le mouvement des tiges

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Un bouquet sur une table amie. La simplicité du contenant met en valeur les fleurs entières. Les roses étaient jaunes, justes ouvertes, serrées. Soleil végétal.
Posées là, geste d'accueil. Délicat et éclatant.
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jeudi, juin 18, 2009

Jour après jour les plantes, de Ciabou Hany

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Photo : site de Plume de Carotte qui propose quelques pages de l'ouvrage
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« A l’occasion du Week-end des Jardiniers au Château de Lude, la remise du Prix Pierre-Joseph Redouté a conclu les festivités données en l’honneur du génie de l’iconographie botanique du XVIIIe siècle. La diversité des événements organisés (un parcours Land Art du peintre Guy de Malherbe, une exposition des porcelaines aux fleurs de Redouté, des ateliers de taille de roses…) illustre la richesse de l’œuvre du peintre wallon, tant au service des sciences que des arts décoratifs. . Le prix littéraire a récompensé l’ouvrage du photographe japonais, Ciabou Hany, Jour après jour : les plantes. Sa qualité aussi bien esthétique que didactique a été saluée. Le photographe fait en effet redécouvrir au lecteur ces fleurs considérées comme banales en les présentant sous un nouveau jour, très esthétisant. (...) » .

Lucille Igersheim (Connaissance des Arts, 8 juin 2009)



Germination, vrilles, fruits : la beauté de plantes familières sous le regard de celui qui la perçoit. La grâce des images pour transmettre un peu de cette infinie diversité. Courbe d'une tige, variations infimes d'une fleur à l'autre, stratégie des champignons sans chapeau, autant d'observations émerveillées au long de l'année. .

Récompense méritée pour Ciabou Hany et pour des éditions créées en 2001 près de Toulouse, Plume de Carotte, qui « se passionnent pour tout ce qui gravite autour de la rencontre des plantes et des Hommes.
 D'où ses publications ethnobotaniques, aussi bien pour les petits que pour les plus grands, mises en scène sous forme de beaux-livres, de livres-graines, de livres pour enfants, de livrets… pour ajouter au plaisir de la découverte celui de la fantaisie.»


Jour après jour les plantes Ciabou HanyÉditions Plume de Carotte 



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dimanche, juin 14, 2009

Du clos des pauvres aux jardins ouvriers, précieux potagers... sous contrôle

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Photos : Jean-Noël Lafargue, Simon Howden.

Clos des pauvres, champs des pauvres. On les nomma d'abord ainsi. Au XIXe siècle, entre attirance et exil obligé, hommes et femmes quittèrent les campagnes pour s'installer dans les grandes villes industrielles. Le travail. Le travail et la grande pauvreté. On leur permit d'utiliser ces parcelles de terre qui jamais ne furent leurs. Le temps si rare du repos occupé à une autre tâche. 

Nourriture comptée. Malgré le travail redoublé, la terre fut-elle réconfort ? Mémoire si proche des champs abandonnés. Gestes transmis le long des siècles devenus inutiles. Tout un savoir inestimable, de ceux qui permettent la vie, allait s'oublier dans les usines. Pour créer d'autres richesses, avec le même soin, et les posséder si peu. . Nombre limité de places. Tous n'avaient pas accés à ces jardins. Le pauvre se doit de plaire et d'être convenable.

L'ouvrier lui, ce mauvais sujet, devait être éloigné des lieux de perdition : les cabarets, les salles de réunion. Certains osaient même aimer la vie et les femmes, redoutables expertes en pommes. Paradoxalement c’est au jardin qu’on les envoya pour les en éloigner. Et à l'Église, où se chantait un très ancien verger à l'accès réglementé.
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Contraintes, limites et le génie des peuples. Dans les parcelles ensemencées toute une vie allait se développer. Lieu de récoltes et d'échanges, lieu de parole. Espace d'inventivité.

. Cet esprit a perduré. L'ingéniosité des occupants s'exprime dans les détails. Girouettes bricolées, cabanes, bancs et sièges improvisés, entrées portant la marque de l'artiste du lieu. Bonheur d'y être invité. Récoltes à venir ou récoltes du jour posées sur une table. Fêtes au jardin que nul n'impose, échappant à toute statistique. Seulement sur invitation. Annoncée ou fruit d'un hasard : une promenade, un sourire et la curiosité récompensée. On apprend tant dans ces jardins. Des hommes et des plantes.

Il existe une abondante documentation sur le sujet. Livres, textes en ligne. Quelques repères... à venir.  

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. Photos :

1- Jean-Noël Lafargue. Série jardin potager. Wikimedia, ici. Ce n'est pas celle un jardin ouvrier, mais à sa façon elle restitue l'esprit de ceux que j'ai pu connaître. Simplicité des moyens et un charme infini.
2 - Le chassis : auteur ? Photo wikimedia, ici
3 - Simon Howden. Free digital photo,
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samedi, juin 13, 2009

Trois feuillages

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Gris-vert pâle de la feuille retournée, vert-bleu du géranium vivace (geranium endressii) et celui plus jaune de la vigne-vierge. Entre eux celui des anémones du Japon. Elles fleuriront en automne.

mercredi, juin 10, 2009

Près de l'eau, suite

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À peine plus loin. L'eau est stagnante, mais ce n'est pas un état définitif. Un bambou dessine la limite d'un espace qui fut aménagé. Orties légérement penchées. Plus élégantes que bien des plantations. Nécessaires à certains papillons. Si tout jardin pouvait en héberger quelques unes...
Les courbes dominent. Tant de nuances de vert dans ce paysage. Magnificence d'avant l'été.
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dimanche, juin 07, 2009

Près de l'eau

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Quelques mètres de la rue à la rivière. Un espace à l'abandon. Mais un arbre taillé en têtard et un chemin. Sur l'autre rive, une haie soigneusement taillée. Les feuilles repoussent, les angles sont toujours bien visibles. Le sureau s'est probablement invité. Sage, le jardinier l'a gardé.
Les branches fleuries frôlent l'eau. Le prochain orage cassera les plus basses. L'eau monte vite et le courant est déjà fort à cet endroit.
Sur la droite un muret, de hautes orties. On imagine un jardin d'herbes à leur place... Il y a des lieux où on aimerait s'attarder.
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Quelques mètres, un chemin. Entre abandon et soins, une harmonie étonnante. Le mouvement rapide de l'eau, aussi sonore que près d'un moulin, ajoute une note particulière à cet espace. L'immobilité et le mouvement, la quiétude du paysage et le bruit du courant. Contrastes ? Non, alliances, affinités.
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vendredi, juin 05, 2009

« Ce cœur qui ne battait qu'au rythme des marées, à celui des saisons... »

Rien que des enfants face au Danger. Oh mon Dieu, qu'ils soient des hommes : faites le ! Et s'ils survivent aux dangers, qu'ils redeviennent, à nouveau, des enfants : faites le !

Sergent 'Ginger' Woodcock - Broadwell ,
5 juin 1944



 Ce coeur qui haïssait la guerre voilà qu'il bat pour le combat et la bataille ! Ce coeur qui ne battait qu'au rythme des marées, à celui des saisons, à celui des heures du jour et de la nuit, Voilà qu'il se gonfle et qu'il envoie dans les veines un sang brûlant de salpêtre et de haine. Et qu'il mène un tel bruit dans la cervelle que les oreilles en sifflent Et qu'il n'est pas possible que ce bruit ne se répande pas dans la ville et la campagne Comme le son d'une cloche appelant à l'émeute et au combat. Écoutez, je l'entends qui me revient renvoyé par les échos. Mais non, c'est le bruit d'autres coeurs, de millions d'autres coeurs battant comme le mien à travers la France. Ils battent au même rythme pour la même besogne tous ces coeurs, Leur bruit est celui de la mer à l'assaut des falaises Et tout ce sang porte dans des millions de cervelles un même mot d'ordre : Révolte contre Hitler et mort à ses partisans ! Pourtant ce coeur haïssait la guerre et battait au rythme des saisons, Mais un seul mot : Liberté a suffi à réveiller les vieilles colères Et des millions de Francais se préparent dans l'ombre à la besogne que l'aube proche leur imposera. Car ces coeurs qui haïssaient la guerre battaient pour la liberté au rythme même des saisons et des marées, du jour et de la nuit. Robert 

Desnos Extrait de L'honneur des Poètes (Minuit, 1946) . . .

lundi, juin 01, 2009

' Rush ', si beau rosier de Louis Lens

.. De grandes églantines au cœur blanc, bordé de rose. Poudré de rose. Touches délicates qui varient d'un pétale à l'autre et tout au long de la floraison. Les boutons offrent un ton plus soutenu. Taches de couleurs. Une discrète basse continue. Pourtant c'est un contemporain. Créé par un très grand rosiériste : Louis Lens. .
Sous la légéreté des tiges et des corolles, la robustesse. 'Rush' est un arbuste vigoureux, très florifère. De nouvelles pousses se succèdent, laissant intacte sa silhouette -aucune crainte de voir la base se dégarnir. Il peut être planté seul. Ne pas trop tailler, lui laisser sa souplesse.
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Les créations de Louis Lens ont un charme particulier. Loin des modes absurdes ou tapageuses. Il a mis son art au service de roses nouvelles. Comme d'autres composent ou écrivent, nous offrant un univers.
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Sur le site des pépinières, une image : les tiges enroulées de 'Rush' en un bouquet inédit. Hommage à la beauté végétale et à la grâce d'un rosier. Ici
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Louis Lens. L'élégance et la rose
Auteur : Ivo Pauwels
Éditeur : Lannoo (10 mars 2001)
Collection : Floreal
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«L'odyssée de Louis Lens parti à la recherche de la rose de jardin idéale n'intéressera pas uniquement les amateurs de roses et les botanistes. Ce livre est une chronique passionnante faite de victoires et de défaites, d'amour, d'élégance et d'initiation. Louis Lens a confié à Ivo Pauwels la mission d'écrire son histoire. L'écrivain en a tiré un ouvrage de botanique essentiel mais aussi un récit captivant qui va beaucoup plus loin qu'un simple écrit sur les roses.
C'est un livre imprégné de respect pour un homme dont notre pays peut être fier mais aussi un aperçu enthousiaste des plus belles roseraies du vingtième siècle.Les photos de Philippe Debeerst sont de véritables perles qui rehaussent le livre de leur beauté étonnante. Louis Lens est un des principaux obtenteurs de roses de notre temps. »
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Présentation de l'éditeur
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