Balzac, Souvenirs des Jardies. Léon Gozlan
En 1838 Balzac avait acheté à Sèvres une petite propriété. Au lieu-dit « les Jardies ». Sur un terrain si pentu que le mur d'enclos se livrait à des extravagances. Dans cet extrait Léon Gozlan nous les conte, sur un ton qui eut ravi Karel Čapek.
« Je sais un mur, un mur qui n'a pas dix mètres de long, et pas plus de deux mètres de hauteur, qui mériterait bien quelque célébrité, même après les murs de Thèbes, les murs de Troie, les murs de Rome, et la fameuse muraille de la Chine. Ce mur séparait la partie supérieure de la propriété de Balzac — nous disons la partie supérieure, et nous prions de ne pas lire toute la propriété, — de la partie supérieure de la propriété d'un voisin, d'un voisin quelconque ; tous les voisins sont les mêmes. Qu'on se figure deux lits dont les oreillers se touchent, mais qui sont séparés vers leur moitié par leurs pentes de bois.