samedi, novembre 28, 2009

Perceptions du paysage, échos



A. Lorenzetti /JEA

 

Énigme éphémère. Décryptage à rebours. Il commence sur le dernier temps.

La troisième image est celle d'une photo que je découvrais. Je ne l'avais jamais vue. Pourtant elle me semblait familière. Les courbes de la colline, les plants parallèles, les arbres et les arbustes sagement alignés, ce paysage qui semblait dessiné...

Je n'eus pas à m'interroger longtemps. La grâce des coïncidences. La veille au soir j'avais repris un livre. Son sujet : les fresques du palais communal de Sienne peintes par Ambrogio Lorenzetti. Je m'étais attardée sur les détails d'une campagne très semblable.

Entre ces deux paysages, huit siècles. La Provence, l'Italie. Un champ de lavande près du Ventoux, les vignes de « la Bonne cité-République ».



Source : photo de JEA. Voir ci-contre le lien vers son blog Mo(t)saïques. 
Détails de la fresque de Lorenzetti, « Les Effets du Bon et du Mauvais Gouvernement ».  Mur est, les routes de « la campagne sûre ».
Scans de l'ouvrage de Randolph Starn (Éditions Hazan).


.

lundi, novembre 23, 2009

Reflets






À peine quelques mètres plus loin, les mêmes harmonies.
L'eau emporte des feuilles. Le courant est rapide.









dimanche, novembre 22, 2009

Fruits d'une passiflore





La liane pousse le long du grillage d'une maison habitée. Cette variété ne doit pas être comestible. Nul n'a cueilli les fruits. Je n'ose en dérober un. Prudence, curiosité, gourmandise... Mélange incertain à proportions variables. Qui gagnerait ?

Passiflora. Sous ce nom des centaines d'espèces à la floraison éclatante.
.
Sous les coloris de l'automne, une image mélodramatique. Un trèfle que l'on me dit parisien et demeurant dans le Ve arrondissement a lu Bouriane verte. L'idée que Jean-Pierre Jacob puisse le dédaigner l'a désespéré.
Les botanistes de la capitale s'inquiètent. Ils craignent une mutation. Le choc fut si rude. Certains spécalistes envisagent pour lui une nouvelle appellation : trifolium depressus. Un scientifique magyar a même avancé le nom de trifolium depressimus.
Sombre dimanche, Szomorú Vasárnap !
.
.
Liens : Bouriane verte (Lourmarin for ever)
La flore sauvage de Paris : ici
Des variétes de passiflores comestibles :

.

.

lundi, novembre 16, 2009

À Molenbeek, un Jardin urbain pour tisser des liens

.Photos personnelles. L'une prise dans une jardinerie,
la seconde dans un autre jardin.

.
.
Merci à JEA* de m'avoir transmis la nouvelle.
.
Une mare où fleurit un nénuphar, des graminées, de jeunes arbres, des capucines : un beau choix de végétaux. Cette simplicité séduit. On aimerait la rencontrer plus souvent. Un jardin se crée en ville. Un jardin d'agréments. Ils sont multiples. Les riverains disposent d'un lieu où se rencontrer. Précieux liens humains.
.
Lieu de travail et d'apprentissage. Seul celui qui n'a jamais tenu une bêche se demandera en quoi consiste le travail.
Un jardin est un lieu d'observation privilégié. Comment vivent les plantes, quels soins leur sont nécessaires, quels insectes, quels animaux s'en nourrissent, lesquels attirent-ils ? En un même espace place à la théorie et à la pratique.
..
Les habitants du quartier sont invités à porter leurs déchets végétaux. Un enfant transporte un seau empli de feuilles et d'épluchures avec le sérieux qu'imposent la tâche et son âge. Puis il les verse dans un bac réservé au compost.
.
Assises à une table, des femmes bavardent. Les capucines m'évoquent une ronde ancienne. Elle chantait une pauvreté oubliée. Oubli momentané. Un après-midi à Molenbeek. Un lieu de vie s'est créé en ville.
.
À l'origine, une association : La Rue. C'est d'elle qu'est né le projet de transformer un terrain servant de dépotoir sauvage. Pour le parrainer : la Cera.
.
Une page sur le site du quotien belge Le Soir pour en savoir un peu plus et regarder un film de quelques minutes : ici.
.
.
.
__________
.
.
.
*JEA : blog personnel Mo(t)saïques
..
.
.
.

jeudi, novembre 12, 2009

Arbres en ville

.
.

Malgré son harmonie et l'ocre rosé de la façade le bâtiment reste étrange. Vide, déserté. Abscence perceptible. Elle s'inscrit sur la pierre. Le seul signe de vie n'est que reflet. Celui d'un arbre dans un jardin qui lui fait face.
.
Plus loin un parc. Des feuillages encore verts ou brunis.
Mais au détour d'un chemin, un écureuil. Il marche comme on danse. Nous sommes quatre à nous immobiliser. Il traverse l'allée puis se dirige vers une maison. J'échange deux mots avec l'homme le plus proche de moi. Il a presque oublié les mots. Mais nous nous saluons. Une même observation nous a réunis un instant.
.
.
.

mardi, novembre 10, 2009

Berlin, nuits de novembre

.

Depuis quelques jours, profusion d'images et de paroles. Scènes répétitives : un mur détruit. Liesse interminablement remise en scène. Rejouée. Témoignages, images d'archives déferlent sur tous les supports d'information.
Mur de la honte ? Mais d'une honte plus ancienne. Une commémoration orchestrée ne saurait effacer les monstruosités qui précédèrent sa construction.
Images en boucle, comme un écran. Paroles qui masquent d'autres échos.
.
Nuit du 9 au 10 novembre 1938. À Berlin, dans toute l'Allemagne.
« Ce sont probablement les Berlinois qui donnent à ce pogrom le nom de« Nuit de Cristal » en raison des milliers d’éclats de verre des vitrines brisées qui recouvrent les trottoirs* ».
1938, l'inhumanité des deux côtés des frontières. À l'œuvre, qu'elle soit haine ou indifférence.
. . Lumière rouge . . Lumière rouge, Les yeux des loups se voilent De sang. Chargé de destins Le camion trépide, Toutes les lettres dans les sacs Savent qu'il est trop tard, Et tendus de grands ponts attendent Le dernier malheur implacable. Reizl Zychlinski . . . * Mémorial de la Shoah : « La nuit de cristal ». . . . . .

samedi, novembre 07, 2009

Novembre

. .

Les nuages, les reflets. Mouvements changeants du ciel et de la pluie.
À en oublier le niveau intermédiaire.
Ce temps demande un sens pratique très développé.

mardi, novembre 03, 2009

Paysages et jardins de Chine

. Photo : Éolienne
. Promenade en Chine sur un blog que j'aime. Images, instants saisis. Une flâneuse attentive. À suivre... . Un livre qui y est conseillé : Dans un jardin de Chine, de Jacques Pimpaneau. (Éditions Philippe Picquier) . Pour s'initier à la perception du paysage en Chine, un document d'Émanuelle Leclerc et Shunyao Luo. Aperçu précis. Il aborde aussi la relation au paysage en Europe. Porte entrouverte sur deux mondes. Ici .. Le blog Éolienne : (le premier billet date du 2 novembre). . . . « Ils poussèrent un cri d'admiration en entrant : juste en face d'eux s'élevait une "montagne" abrupte couverte de verdure qui leur cachait le reste. "Sans cette colline, fit remarquer Jia Zheng bien que ce fût une évidence, on verrai l'ensemble du jardin dès l'entrée et il n'y aurait plus de mystère." En contemplant cette montagne en réduction, ils observèrent un grand nombre de grands rochers bleus aux formes variées et étranges qui s'élevaient en étage sur un des cotés, certains couchés, d'autres dressés ou plus ou moins inclinés ; leur surface était rayée et parsemée de mousse ou lichen, ou en partie dissimulée par des plantes grimpantes. À travers, ondulait un sentier étroit à peine discernable. » . . Cao Xueqin, Le Rêve dans le Pavillon rouge cité par Jacques Pimpaneau, Dans un jardin en Chine (Source : site de la BNF) . . .

La salicaire pourpre invitée au Jardin botanique de Berlin

.

Photos : Bernard Lacrouts (septembre 2009)
.
Une plante sous bonne garde. Il est probable que des graines s'échapperont quand on enlevera son chassis de toile. Et qui sait, un vent favorable ce jour là...
La salicaire pourpre, Lythrum salicaria, est une vivace, commune dans toute l'Europe. Elle aime les lieux humides. Sa floraison, de longs épis rouge-violet, s'échelonne de juin à septembre.
.
Au Canada et aux États-Unis où elle a été introduite, elle colonise de grands espaces, menaçant les plantes indigènes, comme les animaux à qui elles sont nécessaires. D'où cette installation dans un espace très limité au jardin botanique. Punie ? Une guérite pour rappeller son indiscipline ?
Aide-mémoire paradoxal. .
Plus loin une ramonda, endémique pyrénéenne. Ramonda pyrenaica, que protège une simple ombrière. Elle n'a point l'humeur si vagabonde.
.
Les belles invasives sont l'objet de débats passionnés. Mais au ton austère des amateurs de croisades, je préfère l'humour du Conservatoire végétal du Mississipi.
Sur son site, une vidéo vous permettra de regarder des champs entiers de salicaires (à 4' environ). Sur des pages québecquoises vous trouverez une description de la plante et des observations sur la façon dont elle pousse le long du Saint-Laurent :
.
.
.